Superbe grand vase en pâte de verre Art Nouveau. En très bon état, pas de fel ni déclat. De microscopiques traces d’usages comme il se doit avec une pièce dépoque. Signature « Delatte Nancy » sur la panse. Dimensions : 22 cm de diamètre x 21 cm de hauteur, à vue. Le colis sera soigné! Cet objet est sur d’autres plateformes de vente et peut donc être retirée de la vente. Les précurseurs dun nouvel art du verre. Si lon peut constater que lévolution de la production verrière en France dans la première moitié du. Siècle correspond à la mise en place de manufactures puissantes et modernes, on constate par contre que loriginalité et la force des apports à lhistoire de la verrerie depuis la seconde moitié du siècle sont inséparables de destins dindividus. Une nouvelle histoire se construit autour des objets signés. Dès 1867, il signe et heureusement date parfois les objets en verre soufflé on ne sait ni où, ni par qui. Quil décore démaux polychromes peints et cuits. Sa technique nest plus dérivée des traditions démail sur porcelaine ou de la peinture des vitraux, mais renoue, dans le cadre dune recherche typiquement historiciste, avec une tradition spécifiquement verrière, celle des émaux épais des verreries islamiques du. Ses oeuvres sont parfois de simples copies des modèles historiques, comme les lampes de mosquée, que les collectionneurs et les musées européens commencent alors à rechercher. Ces modèles sont découverts par un plus large public lors des présentations, exotiques ou historiques, incluses dans les Expositions Universelles, ces gigantesques accumulations, qui se succèdent après les deux coups denvoi ayant lieu à Londres en 1851 et à Paris en 1855. En liaison avec ce foisonnement dinformations nouvelles, tout se passe comme si les techniciens des arts industriels au. Siècle tentaient de maîtriser simultanément tous les savoir-faire des civilisations passées ou lointaines. Cette tentative est rendue possible par les extraordinaires développements de la chimie et de la technologie moderne, liés à lindustrialisation, mais ici exploités dans un contexte dartisanat créateur. Les nouvelles richesses provoquées par lindustrialisation permettent aussi à ces productions artisanales de luxe de multiplier leurs clientèles et leurs débouchés internationaux. Cest également dans cette ambiance quapparaissent les projets de musées dart industriels dont la mission première fut clairement conçue comme une promotion et une stimulation des productions contemporaines et cest ainsi que les groupes dont lassociation mènera à la création du Musée des Arts Décoratifs à Paris, débutèrent, lors de lExposition Universelle de Paris en 1878, une collection doeuvres contemporaines. » de François-Eugène Rousseau et le vase «. » dEmile Gallé furent acquis en 1878. Tous deux évoquent à merveille lautre grande rencontre de nombreux créateurs à cette époque : le Japon. François-Eugène Rousseau nétait ni un manufacturier ni un artisan mais un marchand-éditeur, parisien, spécialisé en céramique et verre. Il fut le premier, dès 1867, à introduire ce fameux goût japonisant dans les arts du feu avec un service de table en faïence dont les décors animaliers furent confiés au graveur Félix Bracquemond. Pour ses verreries qui apparaissent en 1878, on ne sait sil faut lui reconnaître la qualité dinitiateur ou de concepteur mais elles portent sa signature et ouvrent de nouvelles voies esthétiques que Gallé lui-même reconnaîtra comme celles dun précurseur. On notera la nouvelle richesse des couleurs et lattention tout à fait originale portée à la plasticité du verre travaillé à chaud, deux développements rendus possibles grâce à la collaboration avec la verrerie des frères Appert à Clichy. Par ailleurs la technique, diffusée depuis la Bohême au. Siècle, des verres à plusieurs couches superposées puis taillées ou gravées souvre à des interprétations tout à fait nouvelles lorsquelle senrichit de la découverte des verres chinois des. Siècles, de technique apparentée, mais dérivée de la tradition des pierres dures gravées. Rousseau en suivit lexemple technique tout en poursuivant des buts formels et esthétiques relevant non pas de linfluence chinoise mais de celle, bien plus libre et poétique, du Japon. Dun Japon qui ne fut pas verrier mais dessinateur, céramiste ou bronzier. Leveillé, qui lui succédera, et deux graveurs qui furent ses collaborateurs avant de travailler en indépendant, Eugène Michel et Alphonse-Georges Reyen, forment le noyau des verriers parisiens japonisants. En 1878, la cristallerie de Baccarat proposera également de beaux décors japonisants tout en respectant son registre traditionnel du cristal transparent gravé. Un homme dexception : Emile Gallé. 1878 est également la première grande manifestation internationale où la personnalité dEmile Gallé apparaît. Il a repris un an auparavant la direction de la maison familiale de commerce et dédition de faïence et de verrerie, basée à Nancy, mais jouissant déjà dune réputation nationale. Jusquen 1894, date de la création de sa propre manufacture à Nancy, ses verres seront soufflés et souvent décorés à la verrerie de Meisenthal, en territoire allemand depuis la défaite de 1870, dans le cadre dune collaboration strictement organisée, laissant à Gallé et à ses collaborateurs de latelier de dessin de Nancy la totale maîtrise des conceptions. Japonisant, historicisant, orientalisant, Gallé sessaiera avec brio à toutes les tendances de son époque, développant son répertoire avant de réussir une extraordinaire synthèse, souvent incroyable techniquement, mais surtout associant son destin dartiste industriel à une uvre de poète symboliste de la matière. Les commentaires écrits, destinés au Jury, que Gallé rédige pour lexposition du Musée des Arts Décoratifs en 1884 puis pour lExposition Universelle de Paris en 1889, donnent la mesure de ses qualités de chercheur, décrivain, de polémiste. En 1889, loriginalité et la force de sa prestation permettent déjà dimposer son génie sur le plan international : rappelons quil est à cette époque autant engagé dans ses créations de céramique et mobilier que dans la verrerie. Les objets dart aux «. Après 1889, les Salons annuels artistiques de Paris vont, à la suite dun long combat au nom de «. », souvrir aux créations dobjets dart. Ces rendez-vous annuels, aux côtés des peintres, des sculpteurs, des graveurs deviennent alors le centre à partir duquel se diffusent les concepts, les styles et les techniques des objets symbolistes de lépoque Art Nouveau. Cest là que les poèmes en verre dEmile Gallé trouvent leur premier écrin avant de rejoindre les collections publiques et privées les plus prestigieuses. Ces années 1890 correspondent à la mise au point de la fameuse technique de la marqueterie de verre née dune remarquable coordination de la conception, du travail à chaud et du travail à froid. Cette technique sophistiquée donne à Gallé la possibilité de maîtriser son inspiration florale et symboliste en développant les possibilités chromatiques du verre dune façon jusqualors inédite. Parallèlement à ces productions dexception, Gallé ne néglige pas les techniques permettant des diffusions plus larges, nécessaires à léquilibre économique dune manufacture. Le principe de la gravure à lacide sur des verres comportant plusieurs couches de couleurs différentes en est le meilleur exemple, repris internationalement , et exploité par la manufacture Gallé, bien après la mort du fondateur, par exemple pour les lampes à éclairage électrique. Après 1889, les recherches solitaires dun sculpteur passionné de polychromie, Henry Cros, trouvent le soutien de la direction des Beaux-Arts. La technique quil met au point, moulage de poudre de verre dans des moules détruits après cuisson, et quil nomme pâte de verre, se développe grâce à ce soutien de lEtat. Son uvre est une des grandes originalités de la création en verre à cette époque à la fois sculpturale, figurative et poétique, donnant une nouvelle vie aux mythes anciens quil relie à lesprit moderne du mouvement symboliste. Ses recherches techniques ouvriront la voie à une nouvelle branche de la verrerie dart lorsquelles se diffuseront, malgré lui, à partir de 1897 par les recherches dAlbert Dammouse déjà fort connu comme céramiste. Durant cette dernière décennie du. Siècle, deux nouveaux noms apparaissent qui participeront aussi aux triomphes des objets dart lors de lExposition Universelles de 1900 : René Lalique, alors bijoutier mais déjà très intéressé par les possibilités du verre, et la toute jeune manufacture des frères Daum, installés à Nancy, qui débutent une production décorative en 1891. Directement héritière et concurrente des recherches dEmile Gallé, la production de Daum va très vite participer à la diffusion internationale de ce groupe pluridisciplinaire original, réuni autour des principes dalliance de lArt et de lIndustrie et officiellement organisé en 1901 : lEcole de Nancy. La capacité et la rapidité dadaptation de ces jeunes équipes de Daum restera une force de la manufacture ouverte aux nouveautés stylistiques et techniques. Elle sera par exemple, grâce à la collaboration du technicien Almaric Walter, la seule manufacture mondiale à intégrer la technique de moulage de la pâte de verre dans son répertoire à partir de 1909. Malgré le départ de jeunes recrus comme les frères Schneider, fondateur dune nouvelle verrerie, Daum réussit à temps le renouvellement dinspirations et de techniques qui lui permet de simposer comme une des grandes manufactures françaises de lentre-deux-guerres. L’Escargot des vignes. » » data-photo-w= »2000″ data-photo-h= »3011″ class= »photoshow » type= »image/jpeg>. Emile Gallé 1884 Verre soufflé-moulé, émaux opaques et translucides et or, gravé à la roue H. 28,4 cm Signature et inscription sous la pièce à lémail brun : Emile. T /E, (croix de Lorraine), G. /déposé Signature et inscription gravées sous la pièce : E, (croix de Lorraine), G. Emile Gallé Nanceeis comp. Paris / Photo : Jean Tholance pour. 1884 est pour Gallé une date importante, cest lannée de la. Exposition de lUnion Centrale des Arts décoratifs consacrée à la terre, au verre et à la pierre, inaugurée le 14 août. Dans son discours, le président de lUnion Centrale, Antonin Proust, y saluait Gallé comme «. Lhonneur des contrées de lest. Ce vase inspiré par «. Une coquille commune de Lorraine. » (Jules Henrivaux) porte la double signature de Gallé et de Victor Prouvé à qui revient la composition du dessin gravé. De dix ans plus jeune que Gallé et nancéien comme lui, le peintre Victor Prouvé est lauteur dun portrait particulièrement inspiré de Gallé et fut avec son ami, en 1901, cofondateur de lEcole de Nancy. Nétait le dessin malicieux, non exempt dhumour, des escargots et des petits enfants joueurs qui gomme toute impression historiciste, cette somptueuse pièce évoquerait avec son pied délicatement émaillé les coquillages montés de lépoque maniériste, souvenir renforcé par la limpidité de cristal de roche du verre. Modèle de vase en cristal en forme de nautile et à décor dalgues. » où il reprend la belle coquille de lEscargot des vignes, nom quil avait lui-même donné à cette pièce. » » data-photo-w= »2000″ data-photo-h= »1896″ class= »photoshow » type= »image/jpeg>. René Lalique, France, 1909 Exemplaire unique présenté au Salon des Artistes Français, Paris 1909 Verre moulé, gravé à la roue, patiné, intérieur dépoli à lacide H. 12,5 cm Inv. 15954 Achat à lartiste, 1909. Paris / photo : Jean Tholance pour. 8,8 cm, achat, 1910, Inv. 6,5 cm, achat, 1911, Inv. / photo : Jean Tholance Lorsque Albert Dammouse aborde le procédé technique de la pâte de verre, redécouvert vers 1880 par le peintre et sculpteur Henry Cros, lartiste était un céramiste déjà célèbre. Formé à lÉcole des arts décoratifs, puis dans latelier de Marc-Louis Solon, dit Milès Solon, décorateur à la Manufacture de Sèvres, Dammouse maîtrise depuis 1870 la porcelaine et le décor en pâte sur pâte, puis le grès et les cuissons de grand feu, la faïence et les décors sous couverte. Débutées en 1897, ses expérimentations sur la technique de la pâte de verre constituent la première application au vocabulaire de lobjet et la première transposition technique dune matière quHenry Cros avait utilisée en bas-relief, avec la volonté de réhabiliter le statut esthétique de la sculpture polychrome. En expérimentant cette nouvelle technique, Albert Dammouse se détache progressivement des formes traditionnelles de ses porcelaines et de ses grès pour concevoir des pièces dune préciosité proche des émaux translucides exécutés à la même époque par lémailleur Fernand Thesmar. Sa matière gagne en finesse et en légèreté, ses motifs se dessinent avec plus de précision. Sa technique fait intervenir des procédés complexes, intégrant le principe du cloisonnement, obtenu par un émail plus dur, jouant en transparence et en clair-obscur avec le fond translucide des parois. Étape ultime dans son uvre de verrier, lartiste adapte la corolle de la fleur à la forme de ses verreries. Sa capacité à cerner très précisément le contour de ses motifs lui permet de ramener ses modèles à quelques articulations simples, rythmées par des pétales dune grande justesse de polychromie et de texture, qui laissent supposer un moulage sur nature. Si lévocation est précise, elle nexclut pas linvention et la réinterprétation du modèle naturel. Albert Dammouse fait ainsi la synthèse de plusieurs références associant la corolle dune tulipe aux pétales de liris. Chefs-duvre de lArt nouveau floral, ses fragiles restitutions, obtenues par lestampage de poudre démaux dans un moule réfractaire, offrent une des interprétations les plus originales de la nature et du caractère éphémère de ses manifestations. », Art et Décoration , t. Semestre, octobre 1899, p 97-105. Jalons pour une histoire des pâtes de verre. », Revue de la céramique et du verre , n°6, septembre-octobre 1982, p. Pannier frères, 1892 Verre triplé base jade, soufflé-moulé, gravé à lacide et à la roue H. 30,5 cm Acquis de Pannier frères, 1892 Inv. / Jean Tholance LEscalier de Cristal, célèbre maison de marchands éditeurs considérée par Gallé comme une «. Exposition permanente dart spécialisé. » était, depuis sa création en 1800, synonyme de qualité et de raffinement. Mais cette marque, apposée aussi bien sur des céramiques, notamment des services de table dont lEscalier de Cristal sétait fait une spécialité, que des verreries ou des meubles ne renseigne pas toujours sur les auteurs de ces uvres. Georges et Henri Pannier, qui dirigèrent la maison à partir de 1885, ne se contentèrent pas dêtre seulement des éditeurs, ils dessinèrent aussi quelques verres dont lexécution fut assurée par les frères Appert, fabricants de cristaux et démaux. Cette production, présentée la première fois en 1892 au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts (qui avait été fondée en 1889), est dans son ensemble marquée par la tendance japonisante, toujours très forte en France en cette fin de siècle. Le vase-cornet, élargi à sa base par un léger ressaut, est composé de plusieurs couches de verre coloré, vert fumé, rouge et brun, et le décor, très subtilement travaillé à lacide et à la roue, joue sur ces oppositions de couleurs, naturaliste avec une brassée de fleurs que domine une pivoine, traditionnellement plus chinoise que japonaise, et symboliste avec lapparition du grand corbeau, silhouetté sur un rutilant soleil couchant. Baccarat, 1878 Verre soufflé-moulé, taillé, gravé à la roue H. Cm : 30,5 – l. Du côté cm : 10 Achat Baccarat verrerie cristallerie 8 novembre 1878 Inv. Paris / photo : Jean Tholance. François-Eugène Rousseau, 1878 Verre soufflé-moulé, gravé, émaillé H. 28 cm Acquis de lartiste, 1878 Inv. François-Eugène Rousseau avait pris en 1856 à la suite de son père la direction dune ancienne maison de faïence, fondée en 1853 à Paris, rue Coquillière. De marchand, il devient éditeur de modèles pour céramiques, commençant avec un célèbre service japonisant commandé à Bracquemond. Quelques années plus tard, inspiré par lart japonais, il dessine des pièces de verre qui sont réalisées dans la fabrique des frères Appert à Clichy. Remarqué par De Luynes à lExposition de Londres, en 1871, comme «. Artiste et chercheur éclairé, faisant exécuter un grand nombre de pièces ou de décors qui sont dheureuses innovations. », Rousseau triomphe à lExposition de 1878 avec des verreries à décor japonisant qui sont parmi les plus belles pièces dans ce domaine. »existe en plusieurs versions. La délicate gravure des feuilles de bambou est rehaussée par la forme originale du vase, stylisation quadrangulaire dun segment de bambou, et léclat du décor émaillé bleu. » » data-photo-w= »2000″ data-photo-h= »2473″ class= »photoshow » type= »image/jpeg>. Alphonse-Georges Reyen, 1894 Verre soufflé, doublé, poudre démaux intercalaires, gravé à la roue H. 20cm Acquis de lartiste, 1894 Inv. / Jean Tholance Sur la forme lisse et arrondie du vase tout empli dune atmosphère brumeuse que traversent comme un rayon lumineux deux coulées dun vert intense, la délicatesse du décor gravé dépis et de graminées, animé dinsectes, par son esprit et lattention portée à la nature sous ses aspects le plus humbles, est proche de linspiration japonaise. Il sagit ici dune des plus poétiques créations de Reyen qui sétait fait connaître dès 1884 en appliquant les procédés des graveurs sur plaques de verre et des vases à deux ou plusieurs couches, lui permettant dobtenir ainsi, grâce à son habileté, des compositions très diverses. Cest sans doute au contact dEugène Rousseau, japoniste impénitent dont il fut quelques temps le collaborateur, que Reyen concrétisa sa sensibilité dans des décors dun naturalisme raffiné, inspiré par le Japon. » » data-photo-w= »2000″ data-photo-h= »2000″ class= »photoshow » type= »image/jpeg>. / photo : Jean Tholance pour. Cest au cours des années 1870 que Gallé se familiarisa avec lestampe japonaise. Plus tard en 1885, il fit la connaissance du japonais Takacyma, étudiant en botanique à lUniversité de Nancy, mais dès 1882, parmi les &laqno; commandements. » que Gallé se donnait figurait déjà celui de ne « japoniser aucunement ». Le répertoire dimages japonaises le plus consulté restait, depuis son utilisation par Bracquemond pour le fameux service commandé par Eugène Rousseau, la Manga dHokusai (quinze recueils de dessins). Et lénorme carpe figurée ici nest autre que celle qui porte la déesse Kwannon, telle quon la trouve sur une double page du livre. De la Manga, motif également utilisé, mais en sens inverse, par Eugène Rousseau sur un vase conservé à Baltimore. Le vase « La Carpe » fut acquis par le musée des Arts décoratifs à lExposition Universelle de 1878, lannée même où il fut créé. Gallé venait alors de mettre au point le verre « clair de lune » qui doit son nom au ton de saphir obtenu par ladjonction doxyde de cobalt. Les côtes torses du verre saccordant au mouvement onduleux de la carpe donne lillusion de leau mouvante et les taches démail bleu vif en sont comme autant déclaboussures. On sent à travers leau, les écailles luisantes du poisson tandis quau revers du vase, se développe en surface et en profondeur la flore aquatique. Naturalisme et stylisation sont également saisissants dans ce premier grand chef-duvre réalisé un an après quEmile Gallé ait pris la direction de lentreprise familiale. » » data-photo-w= »1328″ data-photo-h= »2000″ class= »photoshow » type= »image/jpeg>. Emile Gallé, 1903 Verre soufflé à plusieurs couches, poudres démaux intercalaires, applications à chaud, patine, gravé et martelé à la roue H. 28,5 cm Signature gravée sur la panse. Nos racines sont au fond des bois, au bord des sources, sur les mousses. », telle était la profession de foi que Gallé fit graver sur la porte dun de ses ateliers, par son ami et compatriote Eugène Vallin. Cest à ces racines de la nature que ce vase puise sa poésie et sa beauté. La technique du décor en est complexe et élaborée : poudroiement intercalaire pour restituer latmosphère de brume et de mystère qui flotte sur les marais et intercalaire encore les grandes ailes de la libellule. Applications à chaud de verre sur paillons métalliques pour rendre vivants les yeux, et modelage à chaud de verre opaque pour le corps en relief de linsecte. Sa position à la fois décentrée et «. » sur la face du vase, se souvient de la leçon japonaise, remarquablement assimilée, cette fois. Le thème de la libellule est permanent dans luvre de Gallé, combien peut-on en dénombrer, papillons blancs ou noirs, phalènes, éphémères, libellules, émaillés, fondus dans la masse, ou gravés, messagers dun symbolisme cher au verrier. » » data-photo-w= »2000″ data-photo-h= »2881″ class= »photoshow » type= »image/jpeg>. François-Eugène Rousseau, vers 1884 Verre jade, soufflé, doublé et gravé à la roue H. / photo : Jean Tholance En 1885, cest-à-dire peu de temps après sa fabrication, ce vase fut acquis par le musée des Arts décoratifs, lannée même où Eugène Rousseau sassociait avec Ernest Léveillé quil devait initier à son art. Le marchand-éditeur Eugène Rousseau qui peut être considéré comme un des plus importants révélateurs du japonisme à Paris, mêle ici avec une grande liberté les sources japonaises et chinoises. La matière même du vert-jade emprunte son aspect aux pierres dures chinoises ou imite le «. », verre opaque utilisé au. Siècle par les Chinois pour réaliser les petits flacons-tabatières pansus. Mais cest au Japon, notamment à certaines poteries, que ce vase doit lirrégularité de son embouchure, résultant du travail à chaud. Cest aussi de liconographie japonaise la plus traditionnelle que viennent, dun côté la vision du Mont Fuji ceinturé dune frise de petits nuages ronds et de lautre, lapparition du soleil levant au-delà dun bois de pins sommairement silhouettés, autant dimages retenues dun dessin sur double page du livre. De la Manga dHokusai. Le contraste opéré par le travail à la roue, dun fond agate retrouvé au delà de la flamboyante couche orangée, témoigne de ce «. Plaisir des yeux par la splendeur du coloris. » que recherchait avant tout Eugène Rousseau, au dire de Jules Henrivaux. Emile Gallé, Nancy, 1888/1889 Présenté à lExposition universelle de Paris en 1889 Verre soufflé, doublé, inclusions intercalaires, gravé à la roue et doré H. 11975 Legs Léon Cléry, 1905. » » data-photo-w= »2000″ data-photo-h= »2556″ class= »photoshow » type= »image/jpeg>. / photo : Jean Tholance La référence à lAntiquité, sans thème iconographique précis, est ici associée à la vie pastorale idéalisée telle quelle fut chantée par le poète Virgile, une évocation qui situe lartiste entre la tradition du Symbolisme et la modernité des Nabis. La subtile luminosité de la polychromie et loriginalité de la matière est issue de la technique de moulage particulière mise au point par le sculpteur dès 1883 et quil dénomme «. » est une des rares incursions dans cette typologie dart décoratif du sculpteur dont la majorité des uvres sont des bas-reliefs comme la monumentale «. » visible dans la galerie des oculi (N5). » » data-photo-w= »2000″ data-photo-h= »2784″ class= »photoshow » type= »image/jpeg>. François Décorchemont, 1912 Pâte de verre moulée à cire perdue H. 17,5 cm Acquis de lartiste 1912 Inv. / photo : Jean Tholance Dès la fin du. Siècle, pour nombre dartistes en quête dune expression artistique radicalement neuve, la Nature fut une source inépuisable dinspiration. De son enfance passée chez ses grands-parents en Normandie dans la vallée du Rouloir, François Décorchemont développa une connaissance sensible de la nature. Cest à la faune et à la flore de sa région natale quil empruntera la richesse de ses motifs scarabées, coléoptères aux longues antennes, caphots… , sinscrivant dès 1903, date à laquelle il présente au Salon des Artistes Français ses premiers essais de pâtes fines, dans la veine naturaliste de lArt Nouveau. Le thème du scarabée fut exploité à plusieurs reprises dans son uvre avec un souci dexactitude que renforce à partir de 1910 ladaptation à ses moulages de verre de la technique de la fonte à cire perdue. Dès 1912, ses parois deviennent plus épaisses, ses couleurs plus vives et lumineuses, ses motifs acquièrent volume et densité. Cet exemplaire du vase «. » figure parmi les premiers modèles des nouvelles pâtes épaisses de François Décorchemont. Par la franchise de ses couleurs sopposant en masses sombres et claires, sa matière épaisse et encore peu translucide, il occupe une position charnière dans luvre de lartiste. 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